LE BON MOMENT POUR PRENDRE LE TRAIN EN MARCHE - PLUS COMPÉTITIF, PLUS CONNECTÉ, PLUS INTÉGRÉ
L’aube des années 1990 a marqué l’Europe d’un tournant majeur : l’ouverture du rail à la concurrence, impulsée par la Commission européenne dans le but de créer un marché ferroviaire européen intégré et compétitif. Aujourd’hui, l’enjeu reste le même : tripler les déplacements en rail d’ici 2050, alors qu’actuellement le trafic est de 6 %. Le Royaume-Uni, qui fut le pionnier, a connu une transformation tumultueuse, transformant un secteur jusqu’alors dominé par des entités publiques. Cette mutation a été ponctuée de défis : fluctuations tarifaires, interrogations sécuritaires, complexité managériale.
La promesse d’un avenir durable Au cœur de cette réforme, la décarbonation des transports s’affirme comme une priorité. Avec seulement 1,2% d’émissions de gaz à effet de serre (GES), contre 25% pour le transport routier et 12% pour l’aviation et le maritime, le rail s’impose en champion de l’écologie dans le secteur du transport. La concurrence stimule l’investissement dans des technologies vertes, alignant le secteur ferroviaire avec les objectifs climatiques mondiaux.
Une course vers l’innovation et la compétitivité En France, l’ouverture à la concurrence du rail en décembre 2020 s’est manifestée par l’entrée de nouveaux opérateurs sur le marché. La SNCF se voit désormais confrontée à l’espagnol Renfe et à l’italien Trenitalia, avec leurs lignes respectives Paris-Marseille et Paris-Lyon-Milan, avec une hausse de 58% du trafic en à peine huit mois. Ce renouveau s’accompagne d’une diversification des services, d’une guerre tarifaire stimulante, forçant la SNCF à repenser son offre, notamment son segment business – avec un nombre de services privilégiés (telle qu’une offre d’accueil de boissons gratuites ou livraison de repas à la place) .
L’expérience client s’en trouve améliorée : qualité de service, confort, connectivité, et fréquence des trajets sont désormais les maîtres mots de cet essor de la concurrence.
Ce n’est pas tout : l’ouverture du rail bouleverse les acteurs du secteur de la distribution
L’essor de plateformes de distribution comme Rail Europe, qui s’étend en Europe, illustre cette révolution numérique, en simplifiant l’accès aux offres et en permettant un accès à des trajets multi-opérateurs de bout en bout et des offres passes interrail. SNCF Connect évolue également rapidement et innove dans sa communication avec un bilan annuel personnalisé et « décalé » baptisé « Ma Rétrainspective ».
Après les agences de voyage affaires, les agences tourisme s’adaptent en intégrant le ferroviaire dans leurs offres packagées, voire en créant des produits spécifiques au train. Ainsi les outils de distribution évoluent comme Resaneo, de son côté, innove avec un moteur package dynamique, permettant la combinaison en temps réel de différents éléments de voyage, y compris les billets de train. Quartier Libre enrichit son expérience digitale avec l’outil Open Package, offrant une flexibilité accrue dans la création de voyages sur mesure. Et l’appétence des clients pour des produits éco-responsables poussent la création de nouveaux produits, voire permettent le développement d’agences spécialisées comme Discovery Trains.
Ces avancées en travel tech ouvrent des perspectives inédites, faisant de l’ouverture du rail un véritable catalyseur d’innovation.
L’ère du numérique ouvre des horizons inexplorés pour le secteur ferroviaire. Le retour des trains de nuits, des startups comme Le Train, voire la l’investissement d’acteurs de l’hospitalité comme Accor avec l’Orient Express. De l’hyperloop aux trains autonomes en passant par l’interconnectivité, l’horizon n’a plus de limites.
Ces avancées pourraient s’accélérer grâce à un plan d’investissement gouvernemental de 100 milliards d’euros en France sur vingt ans, annoncé en 2023, promettant une révolution du rail à la hauteur des ambitions du XXIe siècle.